Les frigos

De Paris by Night
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« Parce qu'ils pensaient vraiment que ce terrain leur appartenait ? Non, mais franchement ! Ces messieurs déboulent ici dans leurs grosses bagnoles, se la jouent caractériels, la pètent grands princes et il faudrait, en plus, leur faire des courbettes ? Sans rire, si un de ces enrubannés pose le moindre de ses ongles de pied manucuré sur ce béton, il va devoir retirer ses dents du mur avec un tournevis… »

Kragg, Brujah Anarch.

Localisation géographique

Un énorme bloc de béton et quelques dépendances plantés dans le « no man's land » en friche du Quai de la Gare entre la station de métro du même nom et la Grande Bibliothèque.

Historique

L'histoire des frigos du quai de la gare reste radicalement en adéquation avec celle du quartier du même nom. Construits en même temps que la gare aux marchandises, ils servaient d'entrepôt aux marchandises périssables qui arrivaient ou quittaient les lieux. Rénovés et modernisés entre les deux guerres mondiales, ils surplombent, par la hauteur du bâtiment principal grimpant sur trois escaliers, la plupart du quartier. Ils conservent encore leur rôle d’entrepôts frigorifiques lorsque la gare est supplantée par celle de Bercy, mais sombreront rapidement dans l'oubli avec les progrès des techniques de stockage et l'avènement des surgelés. Laissés à l’abandon, leur surface conséquente offre très vite à divers artistes de vastes ateliers de création. Ainsi, dès les années 70, plasticiens, peintres, compagnies de rue et musiciens aménageront le lieu et formeront un collectif pour sa survie. L'affaire n'est pas vraiment du goût des autorités qui rogneront peu à peu le coin à grands coups de tractopelles et de laminoirs. Ainsi disparaîtrons, à la fin des années 80, les mythiques studios des Frigos qui virent beaucoup de groupes aujourd'hui reconnus y enregistrer leurs premiers morceaux ainsi que s'y organiser de vastes orgies musicales où se côtoyait une foule éclectique et marginale proche du mouvement des squats.

Ne subsistent plus, de nos jours, que le bâtiment principal ainsi que les bureaux adjacents. Tous les locaux ayant survécus à « mange-tout » des spéculateurs immobiliers, sont dûment occupés par un collectif d'artistes dont ils servent aussi bien d'ateliers que d'habitations. Ce collectif multiplie les pétitions pour le classement des frigos au sein du patrimoine de la ville de Paris et organise régulièrement des rencontres et des soirées de soutien au cours desquelles on peut croiser une foule bigarrée où se croisent jeunes étudiants hypes, vieux punks et sommités artistiques tout azimuts…

La sombre vérité

La présence vampirique au sein des frigos ne débuta qu'avec l'installation d'artistes en leur sein. le territoire, faisant partie intégrante du bourg de Satomé était tombé sous la coupe des Brujah, hélas incapables économiquement de faire face aux promoteurs immobiliers commandités par les nouveaux ventrues. La seule sage décision que put prendre la Bourgmestre fut alors d'inviter un petit groupe de Toréador modernes à y installer leurs ateliers plutôt que de devoir abandonner une vaste partie de son fief ou d'y créer une zone de conflit. Ces derniers, mêlés à un important groupe d'artistes humains et trop contents de leur sort, s'enracinèrent rapidement dans l'immensité du site. La taille des studios leur permettant de fréquenter un milieu alternatif alors très en vogue et d'agir à leur guise en toute discrétion.

La contrepartie n'était pas mince pour Satomé, qui, par cette ouverture auprès du clan Toréador, s'assurait, bien que faiblement, un peu de soutien. La situation semblait apaisée jusqu'en 1989. À partir de ce moment, les ventrue, irrités de la stagnation de leur projet de conquête économique, mirent les petits plats dans les grands: à grands renforts de dessous de table et de pratiques boursières éclairées, ils activèrent le processus de réaménagement du quartier. François Villon, ne voulant pas que le quartier soit abandonné aux hommes d'affaire et comptant bien y faire briller un phare intellectuel lança alors le projet de la Très Grande Bibliothèque… Cela n'abondait pas dans le sens de Satomé qui voyait le 13ième de plus en plus grignoté. Le Producteur n’accueillait pas non plus d'un bon œil cet état de fait. Après quelques rencontres informelles avec Satomé, il prend accord avec elle: si d'un côté, il assure la protection discrète des frigos, il obtient la possibilité d'y placer un de ses pions et d'y co-organiser des soirées. L'affaire n'étant pas mince, car peu apprécié des Toréadors résidents. Tournel, n'étant pas sans ressources et jouissant, il est vrai, d'un statut artistique important, passa également un accord avec eux: il s'assurerait que le site perdure et leur sécuriserait certains festivals de la banlieue sud à la seule condition de pouvoir y entretenir un faible groupe d'anarch à sa solde. L'accord tri-latéral fut conclu en novembre 1991. Kragg fut alors dépêché par le producteur pour s'assurer que la maison « tournait » et certains toréadors post-modernes, proches d'Hélène Ribaud, l'y suivirent. Satomé, bien que méfiante, trouvait là des alliés de choix. Les Toréadors résidents voyaient s'ouvrir à eux des perspectives sur d'importantes réunions artistiques et s'assuraient la pérennité de leur havre. le producteur plantait une de ses griffes dans un arrondissement limitrophe, ouvrant ainsi une porte de paris aux Anarchs de sa coterie…

Pourtant, l’idylle n'est qu'illusoire. En effet, le primogène Nosfératu n'aimait pas du tout, mais alors PAS DU TOUT, que diverses factions s'entrecroisent du côté d'un de ses principaux lieux de fouille (c.f. rue Watt) et fera d’ailleurs obstruer ce lieu. Ensuite, après avoir pensé faire pression sur des groupes d’intérêts économiques qui ne s'attirèrent que le mépris de la population du quartier, les jeunes Ventrue commencent à trouver que cette écharde dans leurs plans de conquête les démange un peu trop fort ! Le Prince, après s'être vaguement amusé du « joyeux merdier » provoqué par toute cette ébullition, commence à être agacé par la situation et compte bien faire pression sur les Toréadors locaux pour qu'ils débarrassent les lieux au plus tôt. De son côté, le Producteur, mis au courant que le vent risque de tourner court par les onéreux services de Lacomb, compte retirer ses billes au dernier moment afin de profiter du chaos occasionné par une guerre ouverte et, par ce biais, quitte à y sacrifier Kragg, trouver en Satomé une alliée définitive et ouvrir les quartiers limitrophes des 13ième, 12ième et 20ième arrondissements aux Anarchs de sa coterie, rageurs de la tuerie occasionnée. Satomé, elle, sait bien que sa situation risque de devenir rapidement indéfendable. Elle continue à s'activer pour s’attirer la protection de Jéhovah et compte bien sur un rapide accord avec les Toréador post-modernes pour avoir l'occasion de se faire entendre par Villon quant au maintien des frigos. Elle se doute que le Producteur fomente un coup tordu mais n'irait pas jusqu'à l'imaginer assez retors pour sacrifier son lieutenant ainsi que des membres de sa coterie.